Wood E : un écrin de verdure pour une école de management

« L’école termine un îlot existant de la ZAC du Port, à Pantin, visible du canal de l’Ourcq, présente Pascale Dalix, co-fondatrice de l’agence ChartierDalix. Nous ne voulions pas le fermer avec un front bâti, proposant deux bâtiments, séparés par une faille pour créer une porosité urbaine. » Ouverture, légèreté, transparence se déclinent au gré d’un accueil avec double hauteur, la bibliothèque placée en retrait, de vastes surfaces vitrées, des passerelles entre les deux corps de bâti comme autant d’enjambements, des intérieurs sans faux-plafonds laissant la structure bois apparente. Sur le dernier plancher, un jardin avec différents espaces est accessible aux utilisateurs de l’école.

Au-delà d’une réponse technique

Le parti-pris du végétal, engagement de ChartierDalix, a été concrétisé par une omniprésence de celui-ci dans le projet. « Les jardins couvrent plusieurs séquences, détaille Pascale Dalix. Côté rue, avec 3,5 m de dénivelés, on passe du sec à l’humide, d’une pelouse rocailleuse à un milieu frais, bordés par un pignon mitoyen colonisé par des grimpantes sur câbles, tandis que de l’autre côté, une boulaie accompagne la verticalité des passages aériens. Enfin, la toiture accueille un jardin qui invite à la détente et à la découverte. »

Davide Costelli, paysagiste-concepteur et dirigeant de l’agence de Franges-Paysage abonde : « Nous ne voulions pas avoir seulement une réponse technique ou répondre à un indice mais offrir un lieu à vivre. C’est pourquoi la toiture accessible aux étudiants doit être un lieu d’expérience où l’on peut soit se reposer sur les pelouses, soit cheminer au cœur même du végétal grâce aux circulations dedans et autour de celui-ci. On peut cueillir les pommes ou les poires, comme dans un jardin de mamie ».

Immersif et vertueux

La surface du rooftop se répartit entre les jardins et un platelage bambou sur dalles sur plots. « Celles-ci permettent de conserver un niveau de plénum entre l’étanchéité et la protection accessible conforme au DTU 43.1 », souligne Aurélien Sollet, dirigeant de SEV IDF, l’entreprise en charge de l’étanchéité. Il pointe également le fait que la toiture joue un rôle en termes de gestion des eaux pluviales car, si l’épaisseur conséquente de substrat permet d’écrêter les pics de pluviométrie, de différer et de réduire le débit du rejet en voirie, les panneaux alvéolaires placés sous le support de culture assurent le stockage temporaire de l’eau.

Les jardins, quant à eux, offrent plusieurs espaces :

• Deux grandes pelouses accessibles de plain-pied bordées par un linéaire de lavandes et ponctuées de pommiers et poiriers, sans oublier des iris aux variétés originales ;
• Un jardin comestible accueillant groseillers, framboisiers, grenadiers, etc. ;
• Un jardin aromatique offrant des sauges, origan, thyms et romarins.

« Nous avons voulu un jardin très dense dans lequel on pénètre en se faufilant, insiste Davide Costelli, tout en tenant compte de la hauteur – nous sommes à R+6 – et donc en veillant à des espèces dont le développement est compatible avec la prise au vent ».

Le projet, mené rapidement, a permis d’accueillir ses premiers étudiants à la rentrée 2023-2024. Les acteurs en sont ravis, d’autant que, au bout d’une saison, les plantes ont conquis l’espace et se mêlent, tel qu’imaginé par les concepteurs.