La couche végétale (2/2)
Le second volet de la présentation de la couche végétale se concentre sur les végétaux que l’on peut utiliser sur les toitures et terrasses extensives et semi-intensives ainsi que les plantes qui sont reconnues comme interdites par les Règles professionnelles.
Les végétaux en toiture et terrasse
Si les sédums, succulentes de la famille des crassulacées, occupent une place privilégiée sur les toitures et terrasses extensives, ils ne sont pas, de loin, exclusifs. Leur rusticité leur permet de bien s’installer dans des sols pauvres et drainants, aux milieux secs.
Ils présentent de nombreuses espèces, puisqu’on en compte plus de 400, très diverses que ce soit en termes de port, de feuillage ou de fleurs. Ces dernières sont en forme d’étoiles à cinq branches.
On trouve des espèces locales comme les sédums acre, album, reflexum, et même des espèces protégées localement telle que le sédum sexangulare.
On distingue les espèces à petites feuilles (sédum lydium) et d’autres à grandes feuilles (sédum kamtchamticum), voire des formes érigées à très grandes feuilles (sédum telephium et sédum spectabile, reclassées dans le genre hylotelephium).
Les couleurs de floraisons varient du jaune vif au rouge sombre en passant par le blanc et le rose. Les feuillages peuvent être verts, glauques, briques ou pourpres et leur couleur peut varier en fonction des saisons et du stress hydrique.
Ce sont des plantes de type CAM (crassulacées), c’est-à-dire qu’elles ont un métabolisme particulier et ne font pas d’évapotranspiration pendant la journée afin de préserver leur réserve en eau. Leur intérêt est donc limité en termes de rafraîchissement, contrairement aux graminées et aux arbustes qui evapotranspirent beaucoup.
Les sédums les plus répandus en végétalisation de toiture sont album, floriferum, reflexum, sexangulare ou spurium.
Sedum album
Sedum lydium
Sedum sexangulare
Sedum oreganum
Sedum reflexum ‘angelina’
Sedum reflexum ‘glaucum’
Sedum floriferum
Sedum spurium
Sedum Kamtschaticum ‘variegatum’
- En plus des sedums, on trouve d’autres végétaux en toiture : Vivaces herbacées et bulbeuses : plantes dont la durée de vie est supérieure à deux ans. Leur organe de réserve peut être par exemple un bulbe, un tubercule, un rhizome, un bourgeon caché sous le sol.
Hieracium aurantiacum
Allium Schoenoprasum
Chrysanthemum leucanthemum
Thymus serpillum
Iris lutescens
Linum perenne
Dianthus Carthusianorum
Fragaria vesca
Campanula muralis
- Graminées : catégories de plantes monocotylédones, à feuilles engainantes, simples, généralement longues et étroites, à fleurs disposées en épis ou en panicules à l’extrémité d’une tige le plus souvent creuse. Les graminées forment une famille, dont les herbes des prairies et gazons, et les graminées dites ornementales qui sont presque toutes vivaces.
Festuca glauca
Festuca ovina
Carex sp.
Melica cialata
Festuca rubra
Pennisetum sp.
- Vivaces ligneuses : petites plantes de 15 à 50 cm qui, en poussant, produisent du bois. Certaines, comme le romarin, sont très bien adaptées aux toitures, mais beaucoup d’autres espèces peuvent être aussi introduites en fonction de l’épaisseur de substrat (15 à 20 cm minimum) : aubépine, lilas à petite feuille, immortelle ainsi que des espèces à petits fruits comestibles tels que les groseilliers, les cassis voire de petits arbres fruitiers (cerisiers, pommiers, poiriers).
Romarin
Aubépine
Lilas à petites feuilles
Enfin, il faut également compter sur la flore spontanée, notamment constituée de plantes indigènes : c’est la végétation qui s’implante et croît dans un lieu réunissant les conditions propices à son développement. Selon l’étude Grooves menée par l’ARB Île-de-France, elle peut représenter jusqu’à 70 % de la flore en toiture, au bout de quelques années, participant à la biodiversité des toitures et terrasses végétalisées.
L’annexe D des RP TTV revient en détail sur les végétaux couramment utilisés en végétalisation extensive et semi-intensive des toitures pour lesquels des retours d’expérience positifs ont été notés. La liste communiquée s’organise selon l’épaisseur de substrat disponible et précise l’exposition recommandée pour l’espèce ainsi que sa catégorie.
Et les plantes interdites !
L’annexe E des RP TTV présente la liste des plantes interdites en toitures végétalisées car leur développement racinaire peut porter atteinte à l’étanchéité. Non seulement il faudra absolument les éviter lors de la conception de la palette végétale, mais il faudra également y veiller lors de l’entretien en les supprimant en cas d’installation spontanée.
Il s’agit principalement des bambous, de la canne de Provence, des roseaux, des élimes, de la spartine et des renouées (du Japon, amphibie, maritime et à épis).