Les ouvrages particuliers : zone stérile et chemins de circulation
Echo du bâtiment végétalisé aborde, sur plusieurs numéros, les ouvrages dits « particuliers » ou points singuliers. Leur conception et leur réalisation doivent être telles que l’eau ne puisse pénétrer dans l’ouvrage. Comment cela se passe-t-il sur une toiture ou une terrasse végétalisée ? Revue de détail en commençant ce mois-ci par la zone stérile et les chemins de circulation.
La zone stérile
La zone stérile, comme son nom l’indique, est constitué de zones qui ne sont pas végétalisées et ne doivent pas le devenir par des implantations spontanées. Leur entretien est donc déterminant. Leur rôle est triple :
1/ faciliter l’accès aux relevés d’étanchéité et aux évacuations d’eau pluviale, pour leur entretien.
2/ permettre une hauteur des relevés conforme aux normes du bâtiment (DTU) quelle que soit l’épaisseur du complexe de végétalisation en partie courante (nous y reviendrons dans un prochain numéro).
3/ offrir un « espace tampon » qui protège les relevés d’étanchéité de toute détérioration lors des opérations d’entretien des végétaux.
Tout point singulier de toiture nécessitant une surveillance et un entretien éventuel exige donc une zone stérile.
Attention ! Elle n’est considérée ni comme une zone accessible, ni comme un chemin de circulation (lire ci-dessous).
Implantation courante des zones stériles
La zone stérile est incontournable au pourtour des entrées d’eaux pluviales, ainsi que dans les noues de fil d’eau de pente inférieure à 2 %. En pied de relevé, elle est systématiquement nécessaire, sauf dans le seul cas d’une toiture ou terrasse végétalisée extensive composée exclusivement de sedums (donc dont la végétation ne comporte ni graminées, ni vivaces, ni plantes ligneuses). Dans ce cas, le substrat vient en contact avec le relevé, les hauteurs de relevés sont alors comptées à partir de la surface du substrat.
- La largeur de la zone stérile est de 400 mm. Sous la zone stérile, le revêtement d’étanchéité est le même qu’en partie courante, donc résistant à la pénétration racinaire. La zone stérile elle-même, qui constitue la protection de l’étanchéité, peut être réalisée avec :Une couche de gravillons – possible jusqu’à 5 % de pente - de granulométrie supérieure à 15 mm (une granulométrie inférieure serait favorable à l’implantation d’une flore spontanée, ce qui est interdit à cet endroit), éventuellement recouverts de dalles de béton préfabriqués pour des pentes jusqu’à 10 % ;
- Le revêtement d’étanchéité lui-même, laissé apparent, s’il est autoprotégé des UV (son Document Technique d’Application (DTA) doit admettre un tel emploi) ;
- Des dalles préfabriquées en béton ou en pierre posées sur la couche drainante (pour des pentes jusqu’à 10 %) ou sur plots (pour des pentes jusqu’à 5 %) ;
- Des dalles préfabriquées en bois posées sur plots, dans les conditions du DTA du revêtement d’étanchéité (pour des pentes jusqu’à 5 %).
Zone stérile et zone végétalisée sont délimitées par un dispositif de séparation (voir le prochain numéro).
Schéma de principe d’une toiture végétalisée
Les chemins de circulation
Les chemins de circulation permettent d’accéder aux équipements techniques se trouvant en toiture. Ils ne doivent pas faire obstacle à l’écoulement des eaux. Ils doivent être constitués comme indiqué dans les DTU ou traités en toiture accessible piétons.
Pour qu’une zone stérile puisse avoir la fonction de chemin de circulation, il faut que sa largeur fasse 800 mm et qu’elle soit constituée suivant les DTU de la série 43.
L’accès direct aux appareils en toiture n’utilise pas les zones stériles en rive, un chemin spécifique adapté est prévu sur la toiture
L’accès direct aux appareils en toiture utilise les zones stériles en rive, dont la largeur et la composition ont été adaptées pour le cheminement technique